La double casquette du Dr Leiggener

Anesthésiste à la Clinique Générale-Beaulieu, le Docteur Leiggener est aussi médecin d’urgence à la Rega depuis trois ans. Nous lui avons posé quelques questions pour en apprendre davantage sur ses motivations, ainsi que ses responsabilités au sein de la Rega.

Quel est votre rôle à la Rega ?

Je travaille à la Rega dans un hélicoptère de sauvetage en tant que médecin d’urgence pré-hospitalier. Mon rôle est de m’occuper en priorité de l’aspect médical du sauvetage héliporté. Il arrive également que nous devions nous occuper de l’extraction d’un patient se trouvant en terrain dit « difficile » ou lorsque les lieux ne permettent pas de poser l’hélicoptère en toute sécurité par exemple. Cette procédure donne lieu à ce qu’on appelle un treuillage : le médecin est suspendu au bout d’un câble et accède au patient afin de l’extraire à l’aide d’un sac de treuillage pour qu’il soit couché ou, si son état et la situation le permettent, à l’aide d’une sorte de baudrier appelé « triangle de montagne », en position assise.

D’autres personnes sont également présentes dans l’hélicoptère, toutes avec un rôle spécifique et indispensable à la réussite d’une mission (un pilote et un paramédic).

Y a-t-il des similitudes entre vos deux activités ? 

Oui ! Nous faisons face à beaucoup de situations d’urgence où le patient a besoin d’une anesthésie générale en plus d’une intubation orotrachéale afin de stabiliser ses voies respiratoires. Or, ces gestes se pratiquent de manière et dans des conditions différentes que lorsque les patients bénéficient d’une anesthésie générale pour une intervention chirurgicale programmée.

Est-ce que l’expérience de l’une vous a déjà aidé dans l’autre activité ? 

Oui, les deux activités sont assez différentes mais également très complémentaires. Très souvent, mon expérience de médecin anesthésiste m'aide lorsque je dois, par exemple, effectuer une anesthésie générale et endormir le patient en tant que médecin Rega. Et inversement, on est souvent exposé à des urgences qui peuvent être vitales à la Rega et cela peut nous aider dans toutes les autres situations d'urgences qui se produisent, mais plus rarement, lors de mon rôle de médecin anesthésiste à la Clinique. 

Concrètement, comment se déroule une journée à la Rega ? 

Je suis de piquet de jour et de nuit mais tout en pouvant dormir chez moi. C’est une particularité de la base de Genève (ailleurs, le médecin et l’équipage dorment à la base). Je suis donc joignable la nuit et prêt à partir lorsque je suis appelé. En général, l’hélicoptère passe me prendre sur l’héliport du toit de l’hôpital cantonal. En revanche, la journée, je suis sur place de 7h30 à 19h30 afin de pouvoir décoller très rapidement après l’alarme. Je commence par un contrôle et une check-list du matériel médical et de sauvetage qui se trouve dans l’hélicoptère. Il faut être sûr que tout soit présent et fonctionne correctement avant de partir en mission.

Nous ne savons jamais à l’avance de quoi va être faite notre journée, c’est ce qui fait le charme de ce travail également. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous devons être prêts à pouvoir décoller 2-3 minutes après avoir reçu la mission.

Qu’est-ce qui vous a poussé à être médecin à la Rega ? 

J'apprécie particulièrement le fait de pouvoir porter secours à des patients qui sont en situation d'urgence. La collaboration et le travail d'équipe sont primordiaux pour que la mission se déroule sans imprévu et ceci est effectivement très enrichissant. J'ai toujours apprécié de pouvoir travailler à l'extérieur d'un établissement hospitalier et, de ce fait, pouvoir travailler dans un hélicoptère de sauvetage me permet de pratiquer mon rôle de médecin à divers endroits parfois insolites. Quand j'ai eu l'opportunité de rejoindre la Rega, je n'ai donc pas hésité. 

Avez-vous un souvenir d’une intervention particulière à la Rega à nous raconter ? 

Je me souviens d’une intervention particulièrement touchante. Nous sommes partis à Bâle pour aller chercher un bébé âgé de 6 mois qui devait être transféré à Genève pour une greffe de foie. Il était hospitalisé avec plusieurs problèmes à son actif dont des problèmes respiratoires. Heureusement, le vol s’est très bien passé ; il a dormi confortablement tout du long. Plus tard, j’ai appris que l’intervention avait pu être réalisée sans complication et qu’il avait pu retourner à Bâle avec un nouvel organe qui fonctionnait très bien.

Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Avant tout du plaisir. De l'expérience en situation d'urgence mais aussi le fait d’être confronté à une multitude de missions des plus diverses. 

Un grand Merci au Dr Leiggener de nous avoir fait découvrir sa double casquette d’anesthésiste à la Clinique Générale-Beaulieu et de médecin d’urgence à la Rega. Nous lui souhaitons pleins de réussites lors de ses prochaines missions.