Maladies vasculaires, qu'êtes-vous prêt à changer au quotidien pour éviter la chirurgie ?
Les maladies vasculaires peuvent être soignées, mais elles peuvent également être prévenues. Le Dr Jean-Michel Zabot, spécialiste en Chirurgie vasculaire, répond à nos questions.
Quel traitement préventif a actuellement le meilleur impact pour éviter les affections vasculaires ?
L'athérosclérose est une maladie du vieillissement des artères dont les facteurs de risque sont connus. Certains sont immuables, comme l'âge et le sexe. Les quatre autres principaux facteurs de risque sont le tabagisme, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie et le diabète sucré. Il faut également mentionner l'obésité, la sédentarité et le stress. Parmi ceux-ci, les plus faciles à corriger sont le tabagisme, l'hypercholestérolémie acquise et/ou l'obésité, et la sédentarité. Il est donc essentiel d'arrêter de fumer, d'avoir une alimentation équilibrée et de faire du sport. Il est également très important de suivre un traitement approprié pour la tension artérielle et le diabète.
Avec toutes les informations disponibles, pourquoi les gens continuent-ils à consommer autant de graisses en connaissant les conséquences ?
Cela est probablement dû au fait que l'athérosclérose reste une maladie invisible, asymptomatique et grave. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès et d'invalidité dans les pays développés. Nous savons que la qualité de notre alimentation est un facteur important pour être en bonne santé, il est donc vraiment nécessaire de réduire notre consommation de graisses, en particulier de graisses animales, mais aussi de sucre.
Les jeunes font-ils plus ou moins attention à leur alimentation ?
La pandémie nous a fait prendre conscience de l'importance d'une alimentation variée, de proximité et de qualité. Je pense que les jeunes y sont un peu plus sensibles, mais il ne faut pas oublier que le surpoids ou l'obésité touche 15 à 20% des enfants et des adolescents, et qu'ils passent le plus clair de leur temps devant leur écran d'ordinateur ou de téléphone portable. Nous devons insister sur l'importance de l'activité physique.
Après une chirurgie vasculaire, les patients reviennent-ils souvent à leurs habitudes ? Ou l'intervention les sensibilise-t-elle et les amène-t-elle à changer radicalement de mode de vie ?
La prise de conscience de la gravité de la maladie est très importante car elle est indispensable pour obtenir un bon résultat sur le long terme et pour pouvoir agir sur les facteurs de risque. Cependant, il arrive que des patients continuent à fumer alors qu'ils savent que c'est mauvais pour eux et pour leurs artères.
Combien de chirurgies vasculaires pratiquez-vous chaque semaine et quelle est la durée moyenne de chacune d'entre elles ?
Nous avons signé une convention de partenariat public-privé pour les pathologies vasculaires entre l'Hôpital de Morges (EHC) et la Clinique de Genolier pour créer le « Centre Vasculaire de la Côte ». Dans ces deux établissements, nous opérons plus de 1000 patients par an. La durée des interventions est variable, d'une demi-heure pour une simple opération de varices ou une angioplastie facile, à plusieurs heures pour un pontage difficile.
Comment la technologie a-t-elle contribué ces derniers temps à améliorer les procédures chirurgicales traitant les problèmes vasculaires?
Au cours des 20-30 dernières années, la chirurgie vasculaire a beaucoup évolué. Les procédures endovasculaires ont considérablement progressé. Elles peuvent désormais être réalisées par voie cutanée. Par exemple, on peut recanaliser, dilater ou poser des stents sur des artères et réaliser des endoprothèses. C'est également le cas pour les varices, où nous utilisons des procédures endoveineuses. Il s'agit de techniques mini-invasives qui nous permettent d'opérer des patients âgés ou fragiles.
Traduction de l'article paru dans UNtoday de Julián Ginzo