Avez-vous déjà eu l’impression de reconnaître plus difficilement ou de voir moins clairement des personnes ou des objets qui se trouvent à une certaine distance de vous ? Et si, en revanche, vous lisez un livre, la vue ne vous pose aucun problème ?
Si c’est le cas, nous vous recommandons de vous présenter rapidement à un ophtalmologue pour un contrôle et de vous y soumettre à un examen de la vue, car vous pourriez être myope.
La notion de myopie désigne l’amétropie congénitale ou acquise d’un ou des deux yeux. Les personnes myopes voient de manière floue et indistincte les objets plus éloignés, mais reconnaissent facilement les objets proches.
La myopie peut être compensée ou corrigée relativement sans problème par le port de lunettes ou de lentilles de contact et elle est rarement opérée. La myopie est mesurée à l’aide d’unités appelées dioptries.
Les personnes souffrant de myopie se heurtent donc souvent aux difficultés suivantes dans leur quotidien :
Les visages et les personnes, par exemple de l’autre côté de la rue, ne sont reconnus que tardivement et il est difficile de lire les noms des rues ou les panneaux d’affichage. À l’école, à l’université ou dans le cadre d’une formation continue, il n’est plus possible de lire ou de déchiffrer correctement des lettres et des signes projetés au tableau ou sur le mur. Dans la nature, les myopes reconnaissent très bien les arbres, mais n’identifient plus leurs feuilles ou leurs branches. Dans de nombreux cas, les premiers signes d’une myopie se manifestent par le fait que les inscriptions sur les panneaux publicitaires, les panneaux routiers ou les numéros d’immatriculation sont bien moins lisibles de loin que pour les personnes ayant une vision « normale ».
Une caractéristique typique de la myopie est en outre le plissement des yeux lorsque l’on regarde de loin. Ce plissement des paupières réduit la taille de la pupille, ce qui entraîne à son tour une augmentation de la profondeur de champ, ce qui peut très légèrement améliorer l’acuité visuelle à ce moment-là. En plissant les paupières, on tente donc de compenser le défaut d’acuité visuelle, mais cela n’est généralement possible que rarement voire sans résultat notable. Le « visage qui cligne » qui en résulte (dérivé du mot grec « myops ») a aussi donné le terme médical : myopie.
La médecine connaît fondamentalement deux causes de myopie :
soit le globe oculaire est trop long (myopie axiale), soit l’indice de réfraction du cristallin est trop élevé (myopie d’indice). Chez certaines personnes, les deux types peuvent même coexister. Les conséquences pour l’œil – et donc pour la vue – sont les mêmes dans les deux cas : l’œil ne peut pas s’accommoder correctement, les images vues ne sont plus perçues que floues ou brouillées. Dans ce dernier cas, les rayons lumineux provenant de loin se concentrent déjà avant la rétine chez les personnes myopes. Chez les personnes qui ont une « vision normale », en revanche, les rayons lumineux se concentrent précisément sur la rétine et donnent ainsi une image nette.
Il est intéressant de savoir que : la myopie est souvent héréditaire. Si les deux parents sont myopes, le risque que leurs enfants soient eux aussi myopes est de 60 %. Les conditions de vie générales ont également une influence sur la dégradation de l’acuité visuelle : un travail de près excessif favorise le développement de la myopie. Il ne s’agit pas seulement de la lecture de livres et de journaux, mais aussi de l’utilisation intense de smart phones et de tablettes.
À l’inverse, des études montrent que plus les enfants passent de temps en plein air, moins ils sont myopes. En effet, la dopamine, l’hormone du bonheur, qui est davantage libérée par la rétine sous l’effet de la lumière du jour, a aussi un effet positif sur la vue.
Le diagnostic ophtalmologique de la myopie est généralement rapide, simple et indolore : un test de la vue permet de déterminer dans quelle mesure les yeux peuvent voir au loin (= vision de loin) ou de près (= vision de près).
Les patients doivent identifier et décrire avec un œil des lettres ou des caractères de différentes tailles projetés sur un mur assez éloigné. Il est ainsi possible de déterminer avec certitude l’existence d’une myopie et, le cas échéant, l’intensité de cette myopie.
Règle générale : on ne guérit pas la myopie.
Une myopie existante peut toutefois être compensée et corrigée sans problème par le port de lunettes ou de lentilles de contact.
On sait désormais que le port de lentilles de nuit peut stopper la myopie à l’adolescence.
L’élimination de la myopie par le traitement au laser gagne en importance et en popularité.
Si la myopie est compensée à l’aide de lunettes ou de lentilles de contact, on utilise alors des lentilles dites de diffusion affichant un indice de réfraction négatif (unité de mesure de l’indice de réfraction : la dioptrie, en abrégé : dpt). Ces lentilles (aussi appelées verres négatifs) déplacent le point où les objets éloignés sont représentés avec netteté de manière à ce qu’il se trouve à nouveau directement sur la rétine. Les verres négatifs sont un peu plus épais sur les bords qu’au milieu (= concaves), mais la technique moderne permet désormais de les polir très finement.
Les personnes fortement myopes devraient faire examiner leurs yeux une fois par an. À partir d’une épaisseur de verre de -6 dpt, le risque de maladies graves de l’œil comme la cataracte, le glaucome ou encore un décollement de la rétine augmente considérablement.
Si une myopie a été diagnostiquée chez vous, il est important et indispensable que vous consultiez régulièrement votre ophtalmologue et que vous fassiez examiner vos yeux. L’ophtalmologue doit vérifier si la myopie est restée la même ou si votre acuité visuelle s’est éventuellement détériorée, ce qui nécessite un ajustement de vos lunettes et/ou de vos lentilles de contact à la valeur dioptrique correspondante.
Parlez-en à votre ophtalmologue, qui vous dira à quelle fréquence ou à quels intervalles vous devez vous présenter à son cabinet.
Alors que les personnes atteintes de myopie ont une bonne vision de près mais une vision floue de loin, les personnes hypermétropes voient généralement bien de loin et de près. Toutefois, pour « bien voir de près », elles doivent solliciter fortement leurs muscles oculaires internes, ce qui les fatigue beaucoup à la longue. En cas d’hypermétropie sévère (en termes médicaux : hyperopie), une vision nette de près n’est plus possible sans aide visuelle.
S’il est difficile de voir nettement aussi bien de près que de loin, les lunettes à verres progressifs peuvent être le remède de choix : grâce à leur double champ visuel, ces lunettes permettent de corriger simultanément plusieurs déficiences visuelles et même un astigmatisme. Sans ces lunettes, les personnes affectées devraient sans cesse passer des lunettes de lecture aux lunettes standard. Et comme la transition entre les deux champs visuels des lunettes progressives est « coulissante », la visibilité est nette aussi sur les distances intermédiaires.
À la fin de l’école enfantine, la plupart des enfants ont encore une vision normale ou légèrement hypermétrope. Chez l’enfant, la myopie apparaît alors souvent après la scolarisation (= myopie scolaire) et elle se manifeste généralement entre 8 et 15 ans. Plus elle commence tôt, plus les valeurs atteintes sont généralement élevées. Au-delà de 20 ans, la myopie progresse généralement beaucoup plus lentement; à l’âge de 30 ans, la progression s’arrête généralement complètement.
L’omission des lunettes (ou des lentilles de contact) n’est certes pas fondamentalement néfaste pour les yeux de l’adulte, mais elle est parfois très éprouvante. Il peut en résulter des effets secondaires désagréables tels que maux de tête et douleurs dans la nuque, brûlures dans les yeux, vision double ou larmoiement. On pourrait envisager un traitement au laser permettant de corriger l’amétropie, de sorte qu’il n’est plus nécessaire de porter des lunettes ou des lentilles de contact.